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Quelles pistes de décarbonation pour les coopératives ?

La Coopération agricole a organisé, mardi 25 juin à Paris, une matinale dédiée à la décarbonation, à laquelle étaient conviés coopératives, acteurs du gouvernement et organismes indépendants.

Autonomie énergétique, pratiques agroécologiques, financement… La Coopération agricole a invité ses partenaires à une matinée de réflexion autour de la décarbonation, mardi 25 juin.

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« Pour atteindre l’objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre fixé par la Stratégie nationale bas carbone, l’agriculture devra réduire ses émissions de 19 % d’ici à 2030 et 46 % d’ici à 2050 », introduit Aurélie Catallo, directrice agriculture France à l’Iddri, lors d’une matinale alimentaire organisée par La Coopération agricole, mardi 25 juin. Parmi les 69 Mt éq CO2 générées chaque année par les coopératives (Scope 1, 2 et 3), la majorité est issue de la production agricole (77 %), loin devant les transports (12 %), les activités de transformation (6 %) et la fabrication d’emballages (5 %).

Viser l’autonomie énergétique industrielle

« La décarbonation, c’est un long sprint, affirme Patrick Roiron, responsable veille industrielle chez Cristal Union. Pour y survivre, nous devons atteindre l’autonomie énergétique tout en maintenant la performance industrielle. » L’entreprise, dont le Scope 1 représente 45 % de ses émissions, a investi plus d’1 Md€ en 25 ans et a réduit de 24 % ses émissions depuis 2015, et ambitionne les -35 % d’ici 2030.

Cristal Union souhaite notamment sortir de la dépendance au gaz via l’utilisation des effluents, résidus et déchets pour la méthanisation, l’emploi de pulpes de betteraves pour la combustion et la méthanisation ainsi que l’apport d’énergies externes décarbonées (bois énergie, électricité verte). « Pour maintenir le rythme, une aide financière est indispensable », précise Patrick Roiron.

De nouvelles pratiques agricoles

Pour l’amont, un levier important consiste à accélérer le déploiement de nouvelles pratiques agroécologiques. « Nous avons investi dans la formation des TC pour qu’ils redeviennent des agronomes et non plus uniquement des vendeurs d’intrants », précise Olivier Tillous Borde, directeur des développements stratégiques chez Euralis. Un dispositif collaboratif public privé (Cérès), financé par l’État (France 2030), a été déployé dans les Pyrénées-Atlantiques pour l’établissement de fermes pilotes.

À droite, Olivier Tillous Borde, directeur des développements stratégiques chez Euralis, présente la plan de décarbonation du groupe coopératif. (© M. HILARY)

Une approche systémique

Enfin, la décarbonation ne peut être considérée à la seule échelle des coopératives. « Il faut désiloter l’approche agronomique pour une approche systémique », souligne Valérie Frapier, directrice RSE chez Vivescia. Depuis septembre 2023, le groupe et ses partenaires de l’aval ont lancé le programme Transitions. Cette démarche de coopération vise à lever les freins économiques et techniques vers une agriculture régénérative. 200 agriculteurs ont déjà intégré la démarche, le groupe ambitionne d’en accompagner 1 000 à l’horizon 2026.

De gauch à droite, Clothilde Tronquet, chercheuse chez I4CE, Valérie Frapier, directrice RSE chez Vivescia, et Béatrice Javary, directrice de la responsabilité et innovation sociale chez Auchan, lors de la table-ronde sur la décarbonation de la chaîne de valeur. (© M. HILARY)

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